RETOUR D’EXPÉRIENCE – Avancer à deux…

Les jeunes coachs rêvent de missions « Waouh ». Parfois même les moins jeunes.

Qu’est-ce qu’une mission « Waouh » ? Cela commence[1] par la rencontre d’un coach avec une personne qui ne sait plus vraiment où elle en est. Elle a tenté plusieurs stratégies pour sortir de son problème mais sans succès. Elle a interrogé ses amis : « Qu’est-ce que tu ferais à ma place ? ». Tous, les uns après les autres, sont venus à sa rescousse : « A ta place, je ferais cela », « A mon avis, tu devrais faire ceci », ou encore « Mais c’est évident, il m’est arrivé la même chose. Voilà ce qu’il faut que tu fasses. ». Heureusement, devant ce vaste choix, quelques-uns s’en tiennent à « Ô pauvre, je ne sais pas ce que je ferais à ta place. Bon courage ! ». Ceci a limité les pistes qui se sont toutes soldées par des échecs : « Pour les autres, ça marche… mais pas pour moi ». D’où le recours à ce coach chaudement recommandé par l’un des amis : « Si j’avais un conseil à te donner… tu devrais aller voir Untel ». La situation exposée par la personne, le coach a pris le temps de scruter en quoi elle lui pose un problème, avant de lui demander de quoi elle a besoin pour résoudre son problème. La personne a explicité sa demande au coach qui l’a formalisée en contrat. Le coaching a démarré et au bout de quelques séances, la personne s’est enfin écriée : « Mais bien sûr ! C’est évident ! Voilà ce que je vais faire pour sortir de ma situation… ». Au cours des séances suivantes, le coaché et le coach ont constaté et boosté les avancées. A la dernière séance, la personne, rayonnante, a dépassé son objectif, crié « Waaaouuhhh », enseveli son coach sous les remerciements et est devenu son meilleur promoteur.

C’est vrai qu’il arrive d’accompagner des personnes qui vivent cela. Mais la victoire du coaché sur son problème est parfois, sinon souvent, plus discrète. Pour autant, elle peut être tout aussi puissante et réelle.

Ainsi ce jeune professionnel qui a plaqué son boulot pour suivre son épouse juste après le mariage. Pas de boulot à l’horizon dans cette région qu’il ne connaît pas. Il multiplie les réponses aux annonces, décroche quelques entretiens, et reproduit un scénario similaire : il ne franchit pas le cap de la « shortlist ». On ne prend que le 1er et il est le 2ème. De dépit, il passe un peu plus de temps sur la console de jeu, néglige peu à peu ses recherches, qui s’appauvrissent. Ce qui lui donne plus de temps pour ruminer ses échecs et trouver une fuite dans les jeux vidéo. La boucle est bouclée. L’addiction est en place, 10 parfois 15 heures par jour. 6 jours sur 7. Ce qu’il faut faire, il le sait. Pas besoin d’amis pour le lui rappeler. Mais il ne le fait pas, pris dans l’engrenage. « A quoi bon un coaching ? » répond-il à sa femme qui le lui suggère. Mais il finit par accepter…pour lui faire plaisir. Le coach a vite compris le scénario et la netteté de conscience du jeune pro. Sa « stratégie des petits pas » a payé, sans éclat ni triomphalisme. Une heure après l’autre, une tâche après l’autre, un point d’étape après l’autre, petite victoire sur petite victoire, le coaché a repris sa recherche, l’a structurée, affinée, améliorée, s’est entraîné aux entretiens, … Puis il a obtenu sa place de N°1 dans une shortlist. Il a pris le job, pas celui de ses rêves, mais un job qui lui a permis de reprendre pied. Un coaching empreint de banalité, avec un succès « normal », rien d’époustouflant. Ils ont juste avancé à deux, parce que seul, c’était devenu trop difficile. Pour le coach et le bénéficiaire, la mission était accomplie. Pas « Waouh », mais accomplie.

Fin de l’histoire.

 

Epilogue : 6 mois après, le coaché rappelle le coach : « Je voulais vous dire que je viens de changer de job. Cette fois, c’est nettement plus sympa. Je m’éclate bien plus… Et je voulais vous remercier… car je l’ai eu grâce à mon premier job, donc (un peu) grâce à vous. »

[1] Ce n’est qu’un exemple de début, car c’est la fin qui donne toute la dimension « Waouh » de la mission

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