A regarder les vitrines et les rayons des magasins, on pourrait croire que Noël est la semaine prochaine. Jouets, parfums, bijoux, bibelots, livres, maroquinerie, tout prend sa place sur les étagères des boutiques pour le ravissement des petits et des grands.
Il est vrai qu’offrir un cadeau à un proche est toute une démarche : trouver le temps, avoir l’idée, trouver l’objet, … cela nécessite bien quelques semaines au moment où il faut également boucler l’année professionnelle. Et pour certains, tout commence avec la Saint Nicolas, le 6 décembre. Pas une minute à perdre !
Ces fêtes sont aussi l’occasion de rassembler les familles, bien souvent dispersées au cours de l’année. Bien sûr, on s’offrira les cadeaux que l’on a pris le soin de choisir, en espérant qu’ils ne poursuivront pas leur carrière dès le lendemain sur eBay.
Mais on sait aussi que, passé le moment joyeux des embrassades initiales, les affinités dessineront des temps d’échanges heureux entre certains, tandis que les inimitiés en crisperont d’autres. La famille, surtout si elle est nombreuse ou s’est élargie, est parfois comme le reflet de la société, avec sa concorde et ses tensions. En partant d’un même foyer, chacun a pris son envol, adopté — ou subi — un mode de vie, traversé des expériences qui l’ont forgé, vécu dans un environnement particulier qu’il a façonné autant qu’il l’a façonné. Chacun a libéré son potentiel avec plus ou moins de facilité et d’ampleur, affiné et affirmé sa personnalité, s’éloignant de certains, se rapprochant d’autres. Pourtant, le lien familial demeure et peut créer des tensions entre trois réalités : « d’où je viens et ce qui m’a construit », « ce que sont devenus ceux qui ont participé à cette construction » et « qui je suis aujourd’hui en poursuivant mon chemin ailleurs, autrement ».
Combien voudrait-on que ces retrouvailles se passent bien ! Combien aimerait-on éviter les frottements quelquefois familiers ! Mais il suffit parfois de peu de choses – une parole malheureuse, un geste maladroit – pour que cela dérape et que reviennent à la surface un « dossier » enfoui, un souvenir mal oublié, un mot blessant mal effacé. Alors s’installent le malaise, la bouderie, la colère froide, voire l’emportement incontrôlé. Et puis l’on regrette, la fête semble gâchée, l’émotion persiste, puis s’estompe, et l’on ne sait comment revenir vers l’autre. Parfois la réconciliation se fraye un chemin. Peut-être même aussi le pardon.
Et si nous profitions de ce mois qui vient pour vraiment préparer cette fête de la Paix qu’est Noël, en lui donnant tout son sens ? Un coup de fil à ceux que nous aimons pour qu’ils nous aident à surmonter un éventuel moment de friction. Un message à ceux qui nous irritent parfois pour poser un cadre de bienveillance, de respect et d’évitement des sujets qui fâchent.
À méditer…