Pensée du mois : l’édito du coach – Le pouvoir de s’effacer !

L’Ascension est une fête que nous sommes beaucoup à chérir : un jour posé (congé ou RTT) = quatre jours de repos ! Si certains ont oublié ce que nous célébrons, saisissons l’occasion pour tenter de tirer un enseignement pour les gouvernants, dirigeants et managers, peu importe que nous soyons chrétiens, athée ou autres.

 

L’histoire en quelques mots

40 jours après Pâques, où Jésus Christ est ressuscité, l’Église Catholique fait mémoire de son départ à nos yeux terrestres, pour rejoindre le Père, avec la promesse de ne pas nous laisser seuls, puisqu’il envoie son Esprit pour nous guider.

 

Même si la Bible n’est pas un manuel de management, loin de là, nous pouvons regarder avec respect s’il y a, dans cette histoire, de quoi édifier un dirigeant sur un plan professionnel. Après tout, reconnaissons avec un œil purement d’historien, que ce Jésus a été à l’origine d’une aventure humaine transformante qui perdure à travers les siècles et s’est diffusée dans le monde entier. Il en est l’élément fondateur.

 

Détachement

Au moment même où il pourrait savourer la gloire du succès le plus retentissant de sa vie (vaincre la mort), et de ce pour quoi il a entièrement consacré sa vie (porter la Bonne Nouvelle au monde), Jésus décide de partir et de laisser sa place à la tête de ce qu’il vient de fonder et qui n’est encore qu’embryonnaire. Il sait que ce qu’il est venu faire, sa mission, est plus importante et ne lui appartient pas. Il ne recherche pas la gloire. Il ne « s’accroche » pas au poste !

 

Transmission

Au moment où il part, seuls 11 apôtres et quelques femmes subsistent et s’engagent à fond dans le projet de développer une Église au niveau mondial. Rien que cela. Mais il les a formés, instruits pour qu’ils puissent mener à bien ce projet d’une ambition folle. De plus, à la manière d’une entreprise à mission bien avant l’heure, il a inscrit l’ADN de ce projet dans le cœur et l’esprit de cette poignée de personnes. Alors que les organisations transmettent la mission par l’écrit et l’actualisent par l’intelligence collective, lui continue de transmettre et d’actualiser par l’Esprit Saint et la synodalité[1]… chacun sa « technique », d’ailleurs pas si éloignées que cela.

 

Confiance

Le détachement cité précédemment va encore plus loin, car lorsqu’il confie la mission d’aller dans le monde entier et d’évangéliser (= promouvoir le projet), il s’appuie sur une équipe assez surprenante : Pierre qui l’a renié trois fois quelques jours avant ; des disciples qui avaient fui au lieu de le soutenir ; et un certain Paul, qui ne l’a pas croisé, et qui combattait férocement ses partisans ! Il n’a pas cherché des modèles irréprochables et super compétents, ni des clones du Christ, mais des personnes qui, une fois convaincues, s’engageraient à fond, chacun selon son talent propre.

 

Détachement, humilité, confiance, voilà trois clés d’un leadership modélisant !

[1]     Synodalité : de « syn » avec et « odos » chemin. Comme l’indique déjà le titre de l’ouvrage d’Agnès Desmazières, la synodalité c’est cheminer ensemble dans l’Esprit. La Synodalité, A. Desmazières, Ed. des Béatitudes 2022

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