RETOUR D’EXPERIENCE – Une pépite de coaching

Le coaching de « Christine » vient de s’achever par une séance de bilan tripartite qui a réuni cette jeune manageure, son coach et sa directrice. C’est l’occasion de faire le point sur le chemin parcouru depuis la séance tripartite fixant les objectifs.

Originalité de ce coaching, Christine a changé de poste, de lieu de travail et de chef au cours du coaching. Elle a en effet été promue en interne de son organisation avec une mutation dans une autre unité. Cette disposition était connue dès le début de la démarche, mais rien ne s’opposait à son bon déroulement et les objectifs restaient cohérents avec cette promotion.

Ce qui m’a étonné, en tant que coach, au cours de ce bilan, c’est que Christine a déclaré ne pas se retrouver dans l’un des objectifs qui était fixé au début, à savoir : « Prendre du recul par rapport à mes ressentis lors d’interactions, pour adopter une approche davantage basée sur les faits. Éviter d’interpréter négativement les intentions des autres, sans les valider. »

Je me souviens très bien de mes premiers échanges exploratoires avec Christine, consignés dans mes notes. Elle me disait : « J’ai l’impression que Untel m’en veut. Il ne m’a pas adressé la parole ce matin. Est-ce parce que je lui ai dit ceci dernièrement ? » ou encore « L’autre jour, j’ai croisé Telautre et je lui ai fait telle remarque. J’ai bien vu qu’il l’avait mal prise. Je suis certaine qu’il a une mauvaise opinion de moi maintenant. Pourtant je ne pensais pas à mal. »

Et lorsque je lui répondais « Avez-vous dit ‘Bonjour’ à Untel ce matin ? Lui avez-vous dit que vous aviez l’impression qu’il vous évitait ? » et aussi « Avez-vous demandé à Telautre si vos propos l’avaient froissé ? », sa réponse était « Bien sûr que non ! Ça me gêne de demander cela ». Je lui suggérais alors : « Donc vous préférez ne pas savoir et imaginer ce que l’autre pense ? ». Elle m’a dit prendre conscience à ce moment-là qu’elle prenait son raisonnement basé sur ses ressentis pour une réalité, alors qu’aucun élément factuel ne permettait de valider ce raisonnement avec certitude. Et qu’elle faisait cela très souvent, même en famille.

Ce progrès époustouflant pour moi mais imperceptible pour Christine m’invite donc à une hypothèse :  il peut y avoir des prises de conscience tellement « brutales », tellement éblouissantes que, d’une part elles invitent à un changement de comportement rapide et durable, et que d’autre part l’ancien comportement peut être « gommé » de la mémoire du sujet.

La directrice, qui n’a pas connu la Christine précédente, était également surprise de cet objectif. Je suis ainsi le seul témoin, avec l’appui de l’écrit de l’objectif et de mes notes, de cette spectaculaire et furtive atteinte d’un objectif de coaching très SMART[1].

 

 

[1] SMART : Spécifique, Mesurable, Ambitieux, Réalisable par la personne, Temporalisé

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